© P.Yves Touzot 2018

7 décembre 2018

LA ROUTE SAUVAGE (Film)

Un jeune homme un peu perdu se lie d'amitié avec un cheval ...



J'aurais aimé faire une critique plus positive de ce film qui avait tout pour me plaire, mais malheureusement, la photo ci-dessus et l'affiche ci-dessous ne reflètent pas (du tout) le film. Car, contrairement à ce qui est suggéré par ces deux images, La Route Sauvage, Lean On Pete dans son titre original (c'est le nom du cheval), réalisé par Andrew Haig, ne raconte pas l'errance d'un jeune homme et de son cheval dans la nature (cette partie-là dure à peine dix minutes), mais l'errance intérieure et sociale d'un jeune homme perdu, qui accessoirement se lie d'amitié avec un cheval. Le film est loin d'être inintéressant, mais il entre à peine dans le cadre de ce blog, consacré aux rapports entre l'Homme et la Nature. 
Si le film vous tentait de ce point de vue, passez votre chemin.
Sinon, vous passerez un moment plutôt agréable en compagnie de Charlie Plummer (le héros, touchant), Travis Fimmel (LE Ragnar de la série Vikings) en père de famille,  et le toujours formidable Steve Buscemi (pléonasme, je vous l'accorde) en entraîneur véreux. 
Sans oublier, bien sûr, un cheval.

Un faux film sur le rapport entre l'Homme et la Nature. Frustrant.

La Route Sauvage (Lean On Pete), un film de Andrew Haig
Sorti en salle en France en 2017.
Disponible en DVD/BlueRay/VOD





Ce film est inspiré du roman Lean On Pete de Willy Vlautin (que je n'ai pas lu).



Pour les amoureux des chevaux, sur ce site:

FILM, ROMAN, DOC: L'Homme qui murmurait à l'oreille des Chevaux



21 novembre 2018

LA BALADE DE BUSTER SCRUGGS (Film)

Une demi-douzaine d'histoires courtes se déroulant durant la conquête de l'Ouest, mises en images par les virtuoses frères Coen ...


Drôle de sensation que de découvrir le nouvel opus des frères Coen ailleurs qu'au cinéma, mais après tout, peu importe. Il faut sans doute accepter que le monde change, et que Netflix participe activement à cette évolution, pour ne pas dire à cette révolution.
La Balade de Buster Scruggs est, il faut l'expliquer clairement, un véritable film à sketchs, une succession d'histoires plus ou moins courtes portées par (au moins) deux points communs: elles se déroulent toutes pendant la conquête de l'Ouest, à ciel ouvert, dans des décors sublimes, et elles se terminent toute mal, sans doute pour nous rappeler la violence extrême de cette période de l'histoire nord-américaine. Au programme: des duels dans des rues poussiéreuses, des pendus qui survivent plus ou moins à longtemps à leur funeste destin, des artistes en roulotte qui parcourent les montagnes, un chercheur d'or habité, des pionniers amoureux dans leur chariot perdus au milieu de nulle part ... Les frères Coen abordent ces thématiques classiques de l'Ouest américain pour notre plus grand plaisir. Au fur et à mesure que les histoires s'enchaînent, nous prenons conscience de notre immense privilège de voir ces deux génies du cinéma (j'assume ce propos) se consacrer au western, à leur manière, avec à la fois humour et légèreté, mais aussi violence et sens aigu du tragique, toujours beaucoup de sobriété, et un amour assez inattendu pour les paysages et les belles images. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec les recueils de nouvelles de Jack London, qui ont sans aucun doute nourri l'imaginaire des deux réalisateurs à un moment ou à un autre de leur vie. Le casting (James Franco, Liam Neeson, Brendan Gleeson, Tom Waits, pour ne citer que les plus connus) fonctionne, les histoires aussi, et le voyage est jouissif. Avec une mention particulière pour le chapitre Gorge Dorée, véritable œuvre de "nature filming", dans le fond comme dans la forme, dont je ne vous dirais rien de plus pour vous laisser intact le plaisir de le découvrir et de le savourer.

Le très joli cadeau de Noël 2018 des frères Coen. 

La balade de Buster Scruggs, un film de Joel et Ethan Coen
Sortie le 28 Novembre 2018 sur Netflix.







Sur ce site, pour les amoureux des films sur la conquête de l'Ouest:






15 novembre 2018

OVERNIGHT REBIRTH (Court métrage)

Une jeune femme se réfugie dans la nature au bord d'une rivière pour se remettre d'un traumatisme.


Un an après Last Remains, mon nouveau court-métrage.

Attention: Overnight Rebirth est un film contemplatif.
A regarder dans le noir, avec un bon son, et seulement si vous avez un petite demi-heure tranquille devant vous. 

Overnight Rebirth, court métrage de 22' réalisé par P.Yves Touzot
Un film réalisé par P.Yves Touzot. Avec Macha Polivka et Stéphane Grossi.
© NProd 2018

En accès libre sur Viméo.
Lien vers le film




Sur ce site, pour les amateurs de courts-métrage "into the wild":

COURT-METRAGE: Last Remains
COURT METRAGE: Fox and The Wale





11 octobre 2018

CROC BLANC (Film animation)

Les aventures de Croc Blanc, le célèbre chien-loup, dans une adaptation en film d'animation réjouissante.


Il faut l'annoncer clairement, Croc Blanc est une adaptation en animation 3D très réussie du célèbre roman de Jack London, paru aux Etats Unis en 1906 et qui ouvrit les portes de la gloire éternelle à son auteur. Autre satisfaction, cette adaptation est une production française (cocorico !) tant d'un point de vue technique que financier.
Croc Blanc raconte l'histoire d'un chien loup et de sa confrontation au monde des hommes durant la ruée vers l'or de la fin du 19e siecle. Le récit, fidèle au roman, est mené de main de maître par Alexandre Espigares, réalisateur ibéro-luxembourgeois, récompensé en 2014 par l'Oscar du meilleur court-métrage, et dont c'est le premier long-métrage. Sa direction artistique est à la fois stylée et léchée. Les décors et la lumière sont sublimes, les chiens et les loups très réussis, dans un style semi réaliste risqué, mais convaincant. Si les personnages humains sont techniquement moins aboutis, cela ne nuit en rien à l'histoire. De toute façon, la forêt, les montagnes, les lacs, les rivières, le ciel, les loups et les chiens sont ici clairement les personnages principaux. Au-delà de cette réussite visuelle incontestable, la grande prouesse de cette adaptation est d'accepter de prendre son temps, de nous offrir de vraies scènes contemplatives, au plus près de la nature et des animaux, sans dialogues, en été comme en hiver, dans des paysages et des lumières bluffantes pour un film d'animation. A travers cette histoire pourtant par moment violente, le film parvient à s'adresser à la fois au jeune public, tout en offrant une seconde lecture pour des spectateurs plus âgés. Seul bémol, la musique, qui, comme souvent dans les productions actuelles destinées au très grand public, se révèle vite trop présente, voir par moment presque qu'agaçante à force d'insister sur les émotions des personnages. Son utilisation plus mesurée aurait sans doute renforcé notre immersion dans ces incroyables paysages sauvages du Yukon. Malgré cette réserve, l'histoire reste magnifique et le voyage sublime. Et quelques scènes particulièrement émouvantes pourraient même vous arracher une larme ou deux.

Une adaptation réussie du célèbre roman de Jack London. 

Croc Blanc, un film d'animation d'Alexandre Espigares, sorti au cinéma le 28 mars 2018.
Disponible en DVD/BlueRay/VOD, dont un coffret double DVD en compagnie de La Tortue Rouge.




Le roman Croc Blanc de Jack London, ici présenté dans son édition originale, est disponible chez d'innombrables éditeurs.



Sur ce site, pour les amateurs de films d'animation et de bandes dessinées au plus près de la nature:




27 septembre 2018

LAST REMAINS (Court-métrage)

Un homme seul marche dans la montagne en hiver. Un jour, il retrouve au fond de son sac à dos un vestige se sa vie passée...



Mon court-métrage Last Remains, en accès libre sur Viméo.
Lien vers le film

Attention: Last Remains est un film contemplatif. A regarder dans le noir, avec un bon son, et seulement si vous avez un petit quart d'heure tranquille devant vous. 


Last Remains, un court-métrage réalisé par P.Yves Touzot, avec Swan Demarsan.
© NProd 2017







Sur ce site, pour les amateurs de courts-métrages "into the wild":

COURT METRAGE: Fox and the Wale
COURT METRAGE: Overnight Rebirth


24 août 2018

PRESSE: Compte rendu d'interview


Compte rendu de mon interview réalisée par Bénédicte MEILLON, enseignant chercheur à l'université Via Domitia de Perpignan, spécialiste en écopoétique, durant le colloque "Lieux d'enchantement: écrire et ré-enchanter le Monde".


Meillon, Bénédicte. «Lieux, écriture et réenchantement du monde : Entretien avec Pierre-Yves Touzot.»
Crossways Journal, N °2.1 (2018)


Lieux, écriture et réenchantement du monde :
Entretien avec Pierre-Yves Touzot
Bénédicte Meillon / Université de Perpignan Via Domitia / France


Bénédicte Meillon: Quel est votre endroit préféré au monde? Et qu’est-ce qui vous y plait tant?
Pierre-Yves Touzot: Question difficile... Il y en a tellement! D’un point de vue émotionnel, le parc du Yellowstone, en été comme en hiver, est l’endroit qui me touche le plus, parce qu’il se dégage de ces lieux quelque chose de pur, d’originel. Et je me sens toujours très habité lorsque je suis sur un voilier, sur l’océan, en haute mer.

BM : Quelle place la nature occupe-t-elle dans votre écriture?
PYT : Une place vraiment centrale. L’image qui me hante est celle d’un homme tout petit au milieu d’une nature immense. À travers cette image récurrente, je me passionne pour les effets de cette nature immense sur les humains.

BM : Et les animaux, jouent-ils un rôle d’importance dans vos écrits?
PYT : Un rôle plus que central. La rencontre entre l’être humain et la nature qui habite mes romans passe par la rencontre entre l’humain et l’animal. Les animaux représentent pour moi de véritables personnages secondaires qui développent des relations essentielles pour l’évolution de mes personnages humains.

BM : Qu’en est-il des plantes, des minéraux et des éléments?
PYT : La rencontre avec les autres éléments naturels comme les plantes, les minéraux et les éléments est également essentielle, en particulier dans mon premier roman, Terre Lointaine, où mon héros doit trouver des réponses à ses questions en regardant, en écoutant et en ressentant la nature qui l’entoure. Mon second roman, un carnet de bord de marin embarqué dans un tour du monde en solitaire, offre aux éléments un rôle encore plus essentiel.

BM : Quelle est la nature de la relation qui lie vos personnages aux environnements que vous créez pour eux?
PYT : Très forte. Le héros de mon premier roman est plongé dans un environnement naturel qui n’est plus exactement celui qu’il connaissait et qui l’amène à s’interroger sur ce qui s’est passé. Le héros du second roman participe à une course autour du monde à la voile en solitaire durant laquelle l’océan va être son seul horizon. Les héros du troisième roman sont immergés dans un parc naturel nord-américain en hiver. Dans ces trois récits, l’arène joue un rôle primordial dans l’histoire qui influence le parcours et les réflexions intérieures des personnages.

BM : Dans quelle mesure votre écriture s’inspire-t-elle d’une compréhension scientifique du monde?
PYT : Il est très important pour moi de respecter un réalisme scientifique dans mes romans. Même s’il m’arrive parfois de déformer certaines réalités scientifiques pour appuyer un propos, nourrir la narration, ou rendre certaines situations plus poétiques, la crédibilité des thèses et idées scientifiques exposées est primordiale, pour garder un réalisme de fond dans mes récits.

BM : Y a-t-il des mythes ou certaines mythologies qui alimentent votre écriture ou qui vous inspirent? Pourriez-vous nous citer quelques exemples?
PYT : Mes romans sont effectivement inspirés par des mythologies déjà existantes. Le premier, Terre Lointaine, s’inspire directement du mythe de Robinson Crusoe à travers l’histoire d’un personnage qui se retrouve livré à lui-même dans une nature qu’il ne reconnaît pas, et qui ne parvient pas à retrouver la civilisation. Le second, Comme un Albatros, est un hommage direct et assumé à Bernard Moitessier, marin et philosophe français, et à ses écrits. Le troisième, Oldforest, est une réappropriation personnelle du mythe des forêts originelles, et des Arbres de Vie. À chaque fois, il s’agit de reprendre les thématiques inhérentes à ces mythes, et de les resituer dans un contexte actuel.

BM : Y a-t-il d’autres domaines des arts ou des humanités qui ont un impact sur la vision du monde que vous tentez de (re)créer dans vos écrits? Pourriez-vous nous citer quelques exemples?
PYT : De nombreuses formes d’art nourrissent mes romans, en
 particulier la littérature et le cinéma, mais aussi la photographie et la musique. Et, bien sûr, tout ce qui concerne les problèmes et les solutions dans nos rapports avec notre environnement.

BM : Quel(le) forme ou genre préférez-vous lorsqu’il s’agit d’écrire à propos de la nature?
PYT : Jusqu’à aujourd’hui, je ne me suis consacré qu’à l’écriture de scénarii de fiction et de romans.

BM : Quel(le)s sont les auteur(e)s, le cas échéant, qui ont eu l’influence la plus marquante sur votre œuvre?
PYT : Chacun de mes romans est nourri par des auteurs différents. Terre Lointaine est très inspiré des œuvres de Defoe et de Tournier consacrées à Robinson Crusoe, mais également d’Arthur C. Clark, auteur de science-fiction américain, en particulier de sa série de romans intitulée Rama, qui raconte l’histoire d’astronautes confrontés à la découverte d’un Nouveau Monde et de son écosystème. Comme un Albatros est inspiré des écrits de Bernard Moitessier, mais également des messages de vacation de marins participant à des courses autour du monde à la voile en solitaire. Quant à Oldforest, c’est un récit d’aventure à ciel ouvert s’inspirant de certains romans de Jack London et de séries télévisées comme Twin Peaks ou Lost, où la nature fait figure de personnage à part entière.

BM : Quel pouvoir accordez-vous à la fiction dystopique, qu’elle soit présentée en littérature ou encore au cinéma?
PYT : Mon premier roman peut être vu comme une œuvre dystopique, mais ça n’était pas le but initial. Même si je peux par moments être pessimiste quant à notre futur, je préfère être porteur d’un message positif plutôt que de céder au catastrophisme. Je pense que la solution passe par une prise de conscience collective, qui passe elle-même par une reconnexion avec la nature. Cette prise de conscience doit toujours s’accompagner d’une proposition de solutions, qu’elles soient réalistes ou utopiques.

BM : Seriez-vous d’accord pour dire que tous les écrivains de la nature sont des mystiques?
PYT : Oui. Pour moi, traiter du rapport à la nature entraîne forcément une part de mysticisme, dans la mesure où cela nous invite à des réflexions et des questionnements métaphysiques sur notre condition d’être humain au cœur d’un univers qui nous dépasse. Si nous partons du postulat que ce que Mark Tredinnick nomme «la musique sauvage de la terre» existe,

BM : Comment pensez-vous que nous puissions apprendre à l’écouter? Et pensez-vous que cette musique sauvage puisse se répercuter dans, ou donner forme à l’écriture?
PYT : Incontestablement. Au-delà de mon travail d’écriture, c’est une quête personnelle spirituelle qui me pousse à essayer de mieux entendre le chant de la nature, et à essayer de le partager.

BM : Iriez-vous jusqu’à dire qu’il existe un lien direct entre le langage de la terre et la créativité de la langue dans vos écrits?
PYT : Il me paraîtrait présomptueux de prétendre que la nature s’exprime à travers mon écriture. Pourtant, j’aime l’idée poétique que mon envie sincère et profonde de partager mon rapport personnel à la nature soit une manière pour la nature de s’exprimer à travers mes écrits.

BM : Selon vous, quelle part de votre œuvre vise un réenchantement du monde?
PYT : Mon premier roman se base sur l’idée que ça n’est pas la planète qui est en danger, mais notre présence en tant qu’être humain sur cette planète. Du point de vue de la planète, je pense donc participer à un réenchantement du monde! Du point de vue des humains, ma vision est moins optimiste, même si l’idée reste que nous ne sommes aujourd’hui qu’à un stade intermédiaire de notre évolution, et que le meilleur reste à venir. Le second roman dresse un état dramatique des océans du monde, à travers une vision réaliste, mais forcément pessimiste. Il invite davantage à une prise de conscience qu’il ne participe à un réenchantement, même si certaines parties plus poétiques y participent. D’une manière plus générale, mes romans invitent à une reconnexion avec la nature qui, pour moi, est forcément source de réenchantement.

BM : Diriez-vous que les humains ont perdu leur capacité à s’émerveiller par rapport au monde naturel?
PYT : Malheureusement, oui. Pourtant, je reste persuadé que cette capacité à s’émerveiller au contact de la nature n’est qu’endormie, et qu’elle ne demande qu’à se réveiller. Mais pour moi, elle ne se réveillera qu’au contact réel de la nature, et pas seulement en la voyant à travers des films ou en la ressentant à travers des romans. Ces deux médias, et tous les autres doivent avant tout donner l’envie de s’y confronter physiquement, «sensitivement» et émotionnellement.

BM : Lisez-vous des œuvres de théorie ou de littérature écocritiques? Et si oui, dans quelles proportions?
PYT : La grande majorité de mes lectures est consacrée à des œuvres de nature writing, ainsi qu’une part importante des films et des séries que je regarde, et des voyages que j’entreprends. C’est un plaisir personnel avant d’être une source d’enrichissement et d’inspiration en

BM : Pensez-vous que la littérature ait la capacité de changer la relation qu’entretiennent les humains avec le monde naturel auquel ils appartiennent et, le cas échéant, qu’elle puisse être à l’origine d’une prise de conscience, ou mieux encore, de changements politiques?
PYT : J’ai la faiblesse de croire que la littérature, mais aussi le cinéma, peut influencer les mentalités, et donc amener des changements politiques. Cela fait en tout cas partie de ma motivation pour écrire des romans, et pour faire des films.

BM : Auriez-vous en tête l’exemple d’un tel cas, où des mesures politiques ont fait suite à une prise de conscience grâce au succès d’un roman, ou d’une autre œuvre d’art?
PYT : Je crois par exemple que le succès planétaire de Danse avec les Loups a permis de faire évoluer les mentalités à propos de la culture amérindienne, et de leur rapport à la nature. En littérature, je crois que le succès continu de Robinson Crusoe depuis maintenant plusieurs siècles contribue à nous rappeler génération après génération que nous faisons partir de la nature.

BM : Selon vous, est-ce qu’une majorité de vos lecteurs et lectrices ont déjà conscience des problèmes environnementaux dont vous parlez ou avez-vous le sentiment que votre œuvre peut accompagner vos lecteurs et lectrices vers une compréhension et une conscience différente du monde?
PYT : Même si mes romans sont loin d’être des bestsellers, j’ai eu de nombreux exemples autour de moi de lecteurs qui ont été amenés à lire mes romans par amitié ou par hasard et qui ont été sensibles à leur propos alors qu’ils n’étaient pas forcément concernés par les problèmes d’environnement ou de rapport à la nature. Ça a été une vraie récompense pour moi, et un encouragement à persévérer!

BM : Quels changements espérez-vous que vos livres provoquent, à un niveau personnel?
PYT : Vaste question. J’espère simplement participer à une prise de conscience générale sur notre rapport à la nature, et susciter des envies de reconnexion avec le monde qui nous entoure.

BM : De quelles façons votre connaissance et votre sensibilité aux problèmes écologiques et à la vie autre qu’humaine affectent-elles votre style et vos choix de vie?
PYT : De manière plus profonde que je ne l’aurais cru avant de commencer à écrire. Mes pulsions de consommation ont diminué de manière significative, et mon rapport à la nature s’est renforcé et enrichi. Mais il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour avancer sur cette voie.