© P.Yves Touzot 2018

27 avril 2017

PRINTEMPS, ETE, AUTOMNE, HIVER (Film)

Les relations entre vieux maître zen et jeune disciple, qui vivent dans une cabane en bois flottant au milieu d'un lac isolé dans la forêt ...


Printemps, été, automne ... est vrai film contemplatif, un conte philosophique bouddhiste qui se déroule dans une cabane en bois posée au centre d'un lac perdu au milieu de collines arborées. Un conte, ou plus exactement cinq contes, puisque comme le titre l'indique, le récit est divisé en cinq chapitres qui abordent chacun leur propre thématique. 
Le premier chapitre, Printemps, est consacré à une jolie leçon de vie. Pour s'amuser, le jeune disciple attache une pierre à un poisson, à une grenouille et à un serpent. Pour lui faire comprendre la signification de son geste, le maître lui attache à son tour une pierre à la taille et exige qu'il aille libérer ses victimes avant de se libérer de son propre fardeau... Les cinq contes philosophiques qui composent le récit offrent un enseignement spirituel et philosophique très asiatique, qui nous imprègne autant qu'il imprègne le jeune disciple.  Kim Ki-Duc, le réalisateur sud-coréen, reste durant tout le film dans une ligne épurée et esthétisante qui nous fait entrer dans une transe hypnotique lente et contemplative, pour un long voyage (presque) immobile. La photographie est magnifique, les plans s'installent dans la longueur, les dialogues sont minimalistes, et la nature reste omniprésente à chaque instant. On ressort du film avec la sensation d'avoir pleinement vécu chacune de ces saisons, et avec l'envie d'aller à notre tour profiter de l'apprentissage du maître et de la sérénité de ces lieux propices à la méditation et la quête de spiritualité.  Si certains d'entre vous décident de céder à la tentation, le lac (et sa cabane) se trouve en Corée du Sud, dans la réserve de Jusan, dans la province du Gyeongsansbuk-do. Allez-y, mais gardez l'information pour vous. Il serait regrettable que ce lieu empreint de paix et d'authenticité soit pollué par trop de présence humaine.              

Un magnifique film contemplatif sur la transmission. 

Printemps, été, automne, hiver ... et printemps, un film sud-coréen de Kim Ki-Duc sorti en 2003.
Disponible en DVD/BlueRay/VOD





Sur ce site, pour les amoureux des films contemplatifs:

FILM: La Tortue Rouge
DOC: Two years at Sea
FILM: La Dernière Piste




5 avril 2017

EN SOLITAIRE (Film)

Un marin se voit offrir une ultime chance de participer au Vendée Globe, course autour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Alors qu'il fait une halte forcée dans une crique pour réparer son safran, un évènement inattendu va bouleverser le déroulement de sa course ...



Attention, spoiler !
Un film sur la mer, sur la voile, mieux sur le Vendée Globe ! Autant reconnaître que pour l'auteur de Comme un Albatros que je suis (mon second roman qui part du même postulat de départ), l'attente était vraiment grande, sans doute beaucoup trop.
Je me souviens qu'en entrant dans la salle, j'espérais voir un grand film sur la solitude, sur cet univers particulier où des marins partent pour des mois en mer pour un long parcours de 40 000 miles sur tous les océans du monde, seuls sur leur petit monocoque, pour ce qui reste sans doute une des dernières véritables aventures humaines, à une époque où les alpinistes font la queue les jours de beau temps pour gravir l'Everest.
Mais il n'en fut rien. Après à peine dix minutes de films, notre marin solitaire ne l'était déjà plus.
J'espérais alors que le film développerait cette rencontre entre ces deux personnages si différents, que leur relation au cours de ce tour du monde allait se développer, s'intensifier, devenir profonde, surprenante, captivante ...
Encore raté. Ils ne se parlent pas et passent totalement l'un à côté de l'autre.
J'espérais en désespoir de cause pouvoir me raccrocher à une belle aventure humaine au plus près de la nature, en immersion totale au milieu des éléments naturels, le ciel, le vent, l'eau, la faune aquatique ...
Rien de tout ça. La moitié du film se déroule à terre, en France, pour nous raconter les difficultés de la femme du marin avec leur fille, ses difficultés scolaires, ses états d'âme de préadolescente, et ses problèmes de dentiste.
À ce moment-là, vous l'avez compris, le film était proche du naufrage, mais comme tout bon capitaine qui se respecte, je ne voulais pas abandonner le navire en pleine tempête, donc je suis resté jusqu'au bout.
Et j'ai vu un François Cluzet formidable en marin solitaire qui se voit offrir une ultime chance avant la retraite de gagner enfin cette course prestigieuse. J'ai vu des images en mer plutôt réussies, des océans qui m'on fait voyager, et des ciels qui m'ont fait rêver. Et j'ai apprécié (en connaisseur) la volonté du réalisateur-scénariste de faire découvrir le Vendée Globe au grand public à travers une fiction, ce que personne avant lui n'avait essayé de faire. Et je suis sorti de la salle heureux à l'idée qu'il y ait encore aujourd'hui des producteurs français pour faire exister ce genre de film.
Quelques points positifs donc, mais qui ne suffisent pas à faire d'En Solitaire le grand film sur la voile et la mer qu'il aurait pu être.

Une réelle déception. 


En solitaire, un film de Christophe Offenstein, sorti le 6 novembre 2013.
Disponible en DVD/BlueRay/VOD




Pour les amateurs de voile, sur ce site: